6 août 1955
TAAF
Terres australes et antarctiques françaises (1955-....)
Arrêté du Haut-commissaire de Madagascar du 20 décembre 1949 créant un district austral et complétant celui du 19 mars 1947 relatif à l’organisation administrative du territoire de Madagascar et Dépendances (archipel des Comores excepté) (paru au Journal officiel de Madagascar et dépendances n°3372 du 31 décembre 1949, page 1831)
Note de service n°1036/CAB du ministère de la France d’outre-mer du 27 novembre 1950 informant de la création de la section des Terres australes et antarctiques françaises (STAAF) auprès de la direction du cabinet du ministre de la France d’outre-mer (voir notamment Archives nationales d’outre-mer, FR ANOM TAAF 16, et Archives nationales, 20160686/5)
L’administration centrale
Localisation
Initialement basé à Paris, rue Oudinot, dans les mêmes locaux que le ministère de l’outre-mer, puis rue des Renaudes à partir des années 1980, le siège administratif des TAAF est transféré dans la commune de Saint-Pierre de la Réunion, rue Gabriel Dejean, par le décret du 14 mars 1996 et par l’'arrêté du 27 février 1997 ; le déménagement effectif n’est cependant réalisé qu’en 2000.
Une antenne parisienne est toutefois conservée, sise boulevard de Sébastopol.
De 1970 à 1992, les TAAF possèdent également une antenne à Marseille, au 40 avenue Robert Schuman.
Le bâtiment est initialement dévolu, dans les années 1960, à une délégation du ministère ou secrétariat d’Etat chargé de la Coopération et du Développement (la DELCOOP) ; cette délégation est chargée du transit des personnels et marchandises vers les territoires et pays outre-mer où la France est particulièrement engagée, d’où son rattachement à la Coopération qui a essentiellement pour domaine les relations avec les anciennes colonies françaises, les « pays du champ ».
Toutefois, en 1970, constatant que les TAAF sont, de fait, l’utilisateur quasi-exclusif de ce service, celui-ci est transféré au ministère délégué chargé des DOM-TOM, et attribué aux TAAF. Devenant la « délégation de Marseille du ministère chargé des départements et territoires d’outre-mer », celle-ci continue ainsi la mission logistique de préparation et d’envoi de matériel vers les districts austraux.
Malgré un projet non abouti en 1985 pour transférer le siège de l’administration de Paris à Marseille, les locaux sont finalement cédés à la ville de Marseille en 1990, et l’antenne définitivement fermée en 1992.
Les services
Comme toute administration, les services du siège des Terres australes s’étoffent petit à petit, entraînant une structuration de plus en plus complexe.
Le point de départ des TAAF en tant qu’administration est la création d’un établissement administratif à l’île d’Amsterdam, sous la forme d’un poste de radiotélégraphie permanent, en 1949, suivie dès l’année suivante de la création d’un établissement similaire à Kerguelen. Ils sont alors groupés sous l’autorité d’un chef des missions australes, placé initialement auprès de la Direction des Affaires économiques et du Plan du ministère de la France d’outre-mer. Mais dès septembre 1950, une note de service érige ces missions australes en organisme indépendant, le chef des missions australes étant placé directement auprès du cabinet. Pour l’appuyer, une section des Terres australes et antarctiques françaises est créée dans la foulée en novembre 1950 : c’est la première administration centrale spécialement dédiée aux TAAF, ancêtre du Territoire tel que nous le connaissons actuellement. Celle-ci ne comprend alors que trois personnes : l’administrateur, chef de la section, ancêtre du secrétaire général des TAAF ; un comptable ; et un dactylo, tous trois sous l’autorité du chef des missions australes. Leur objectif est essentiellement d’effectuer un travail de secrétariat. Bientôt, le service s’agrandit et se voit organisé entre :
un secrétariat permanent, qui se voit également attribuer des fonctions d’archivage et de documentation, dirigé par un administrateur assisté de trois secrétaires ;
une section de préparation des relèves, dont le responsable recrute le personnel et fixe le programme de la campagne ; il a sous ses ordres les chefs des prochaines campagnes, ainsi qu’un service comptable et des services techniques.
Un chef de campagne est nommé chaque année à Kerguelen et à Amsterdam.
En 1951 est institué une commission scientifique fonctionnant dans le cadre des activités de l’Office de la recherche scientifique d’outre-mer (ORSOM, devenu en 1998 l’Institut de recherche pour le développement, ou IRD), chargée d’étudier toutes les questions scientifiques et notamment d’établir les programmes de recherche. Ce premier essai de coordination en matière scientifique est, semble-t-il, rapidement abandonné ; les attributions de la commission sont reprises par le Conseil scientifique des Terres australes institué en 1965, lui-même remplacé en 1981 par un comité scientifique, placé auprès du chef de la mission Recherche (voir ci-dessous).
La loi de 1955, en préparation depuis 1951, érigeant les TAAF en territoire d’outre-mer est un tournant : elle consacre l’autonomie du territoire ainsi que le titre d’administrateur supérieur des Terres australes et antarctiques françaises en lieu et place du chef des missions australes ; elle institue également un conseil consultatif pour le seconder.
Le décret n°56-935 du 18 septembre 1956 précise les attributions de l’administrateur supérieur et lui donne toute latitude pour organiser le territoire et ses services, désigner un chef des services administratifs qui lui sert d’adjoint et de représentant, et nommer des chefs de circonscriptions administratives, bientôt appelés chefs de district, à qui il délègue son autorité dans les territoires dont il a la charge.
Une première vague de créations et de divisions de services, témoignant du développement de l’administration des TAAF, a lieu dans les années 1950 et surtout 1960.
On observe en effet une spécialisation dans plusieurs domaines :
l’administratif et le financier, avec la création d’un service du même nom en 1958, divisé en plusieurs sections ;
la recherche scientifique : la section Scientifique du service administratif et financier est érigé en 1965 en Service des programmes scientifiques, qui devient dès 1967, preuve de son importance, la Direction des laboratoires scientifiques. C’est également en 1965 qu’est créé le Conseil scientifique des TAAF pour définir les programmes de recherche (voir plus haut) ;
les bâtiments et infrastructures, avec la transformation de la section du Matériel en un Bureau d’études en 1965, renommé Bureau des travaux publics en 1968 puis divisé l’année suivante en trois sections.
Les changements les plus importants dans l’organisation interne interviennent cependant dans les années 1980 et 1990.
À la suite de la série de rapports rédigés par Bernard Vinay, inspecteur général des affaires d’outre-mer, en 1978-1979, les services sont réorganisés par l’arrêté du 27 février 1980 en trois Missions : Souveraineté, Recherche, Logistique, chacune chargée d’une fonction essentielle des TAAF. La coordination entre les services ainsi que les questions administratives et financières et autres fonctions support sont assurées par un Secrétariat général ; le secrétaire général est également l’adjoint de l’administrateur supérieur, dont il assure l’intérim.
En 1992, est créé l’Institut français pour la recherche et la technologie polaires (IFRTP) qui reprend les attributions en matière de recherche, autrefois dévolues d’une part aux Expéditions polaires françaises (EPF), association fondée par Paul-Emile Victor, et d’autre part à la mission Recherche des TAAF. L’arrêté du 3 septembre 1992 consacre ce nouvel état : la compétence en matière de recherche ne figure plus dans l’organigramme des TAAF et l’organisation en missions est abandonnée.
C’est également en 1992 que l’administrateur supérieur se voit assisté d’un directeur de cabinet, chargé des questions de sécurité et des évènements, et d’un assistant préfet basé à Paris.
L’année 1993 voit la création de fait de la mission Patrimoine, avec le détachement aux TAAF de Jean-François Le Mouël, archéologue au CNRS, qui effectue sa première mission sur place l’année suivante, en 1994. Cette mission temporaire est tacitement reconduite d’année en année. Au début des années 2000, elle est enfin formalisée en devenant le Service du patrimoine historique et des sites archéologiques, placé directement auprès de l’administrateur supérieur. Son action permet notamment la création de la commission des sites archéologiques et du patrimoine culturel (voir ci-dessous), dont les missions sont complémentaires. Avec la promulgation du code du patrimoine en 2004, viennent s’ajouter aux missions archéologiques (fouille, inventaire, préservation des sites), les autres spécialités patrimoniales que sont les archives et les objets et monuments historiques, même si l’archéologie reste la préoccupation principale. En 2015, la mission est dissoute, la plupart de ses compétences étant reprises par la Direction de l’action culturelle de l’Océan Indien (DACOI), basée à La Réunion.
L’organigramme continue à être remanié par petites touches entre 1992 et 2015. Les grandes fonctions restent cependant globalement les mêmes – hormis la recherche – qu’en 1955, malgré les changements de rattachement et de dénomination des services ; l’évolution la plus notable étant en 2010 la hiérarchisation des services dont certains deviennent des directions.
Les services support restent ainsi très stables, chargés des questions administratives et financières, techniques, juridiques, de santé (service médical), de sécurité, ou encore de la communication.
Les services opérationnels s’occupent des affaires internationales, de la pêche, des questions maritimes et de la protection de l’environnement ; selon les époques, ces fonctions sont regroupées selon des schémas différents. Ainsi, de 2000 à 2010, toutes ces questions sont gérées par un seul service, qui jusqu’en 2008 est également en charge des affaires juridiques. Depuis 2010, on tend à dissocier d’un côté les questions plus politiques ou commerciales (pêche, affaires internationales, droit maritime), de l’autre la protection de l’environnement.
Enfin, il faut signaler la place quelque peu à part du service philatélique, chargé de l’émission des timbres et de la collecte des revenus qu’ils génèrent.
Situation actuelle
Selon l’arrêté du 22 août 2019 portant organisation des services centraux des Terres australes et antarctiques françaises, les services de l’administration centrale s’organisent autour du secrétariat général, auquel sont rattachés quatre directions (deux directions d’objectifs et deux directions de moyens) et deux services transversaux chargés des fonctions support.
La direction des affaires administratives et financières comprend :
le service des ressources humaines ;
le service du budget et des finances ;
le service poste et philatélie, basé à Paris, dont le chef de service est également responsable de l’antenne parisienne des TAAF.
La direction des services techniques comprend :
le service infrastructures énergie, parc, télécom et service intérieur ;
le service logistique et approvisionnement.
La direction de l’environnement comprend :
le service de la Réserve naturelle nationale marine ;
le service de la Réserve naturelle nationale terrestre ;
le service de la préservation et valorisation des îles Éparses.
La direction des pêches et des questions maritimes comprend :
le service pêche ;
le service des questions maritimes.
Les services directement rattachés au secrétariat général sont :
le service des affaires juridiques et internationales ;
le service médical.
Les assistants directs du préfet, administrateur supérieur, sont :
le secrétaire général, placé en second dans l’ordre hiérarchique et qui supplée l’administrateur supérieur en cas d’empêchement ; il dirige également le service sécurité et prévention.
le chef de cabinet, responsable du pôle communication, affaires culturelles et patrimoine des TAAF, chargé de la coordination des actions de représentation et de communication, notamment les relations publiques et médias ainsi que la valorisation du territoire ;
les chefs de district.
L’administrateur supérieur
Les TAAF sont placées sous l’autorité d’un administrateur supérieur, relevant depuis 2005 du corps des préfets. Il est à ce titre à la fois le représentant de l’État dans la circonscription administrative et l’exécutif de la collectivité. Il se fait représenter dans chacun des districts par un chef de district, à l’exception des îles Eparses gérées directement depuis le siège de la Réunion.
Il a la charge des intérêts nationaux et du respect des lois, dirige l’action des services de l’État, assure le maintien de l’ordre public, de la sécurité et de la protection des personnes, concourt au respect des libertés publiques et des droits individuels et collectifs et représente l’État en justice. En tant que représentant du territoire, l’administrateur supérieur veille sur les intérêts généraux de la collectivité, organise les services territoriaux, détermine les circonscriptions administratives, leurs attributions et désigne leurs chefs, prend tout acte et toute mesure individuelle relevant de sa compétence et peut adapter les décrets et les arrêtés ministériels aux particularités du territoire.
Comme pour les autres collectivités d’outre-mer, ne sont applicables aux TAAF, sauf exceptions, que les lois et actes administratifs de la République française qui comportent une mention expresse à cette fin. La loi n° 2007-224 du 21 février 2007 portant dispositions statutaires et institutionnelles relatives à l'outre-mer inscrit explicitement cette disposition dans le statut des TAAF.
Liste des administrateurs supérieurs des TAAF depuis 1955
• Xavier Richert (1955-1959)
• Pierre Charles Rolland (1959-1973)
• Roger Barberot (1973-1979)
• Francis Jacquemont (1979-1982)
• Claude Pieri (1982-1987)
• Claude Corbier (1987-1990)
• Bernard de Gouttes (1990-1991)
• Christian Dors (1991-1996)
• Pierre Lise (1996-1998)
• Brigitte Girardin (1998-2000)
• François Garde (2000-2004)
• Michel Champon (2004-2007)
• Eric Pilloton (2007-2008)
• Rollon Mouchel-Blaisot (2008-2010)
• Christian Gaudin (2010-2012)
• Pascal Bolot (2012-2014)
• Cécile Pozzo di Borgo (2014- 2018)
• Evelyne Decorps (2018-...)
Les districts
Le territoire des TAAF est divisé dès 1956 en quatre districts, à savoir les Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam, Crozet, et la terre Adélie. Les deux premiers accueillant déjà un établissement administratif local, leurs chefs sont appelés « chefs de district ». En terre Adélie, c’est le chef de la mission qui remplit ce rôle. Quant au district de Crozet, n’étant pas encore pourvu d’établissement administratif local, il relève de l’autorité directe de l’administrateur supérieur.
En 1963, un nouvel arrêté instaure un fonctionnement identique entre les quatre districts, chacun étant désormais le siège d’un établissement sous la direction d’un chef de district.
Un cinquième district est ajouté en 2007, celui des îles Eparses de l’Océan Indien qui comprend les îles Glorieuses, Tromelin, Juan de Nova, Bassas da India et Europa ; il est placé sous l’autorité directe de l’administrateur supérieur.
Le chef de district est placé sous l’autorité directe du préfet, administrateur supérieur, dont il est le représentant. Il se voit déléguer l’exercice des missions de souveraineté et la direction de la base, ainsi que le suivi des opérations et programmes. Il reste en lien avec le siège de La Réunion, qui lui fournit l’appui nécessaire, notamment juridique ou administratif.
Le conseil consultatif
Les Terres australes et antarctiques françaises ont la particularité de ne pas avoir de population permanente et, par conséquent, n’ont ni électeurs, ni élus, ni assemblée délibérante locale.
À la place, l’administrateur supérieur est assisté par une instance représentative : le conseil consultatif. Des différents organes qui assistent l’administrateur, il est le plus ancien, mis en place dès l’origine par la loi du 6 août 1955. Constitué initialement de sept membres, sa vocation première est essentiellement financière puisqu’il est consulté sur le budget des TAAF, ainsi que sur le programme scientifique et les demandes de concession et d’exploitation. Il voit cependant ses compétences élargies, notamment avec le décret 2008-919 du 11 septembre 2008 qui fait passer son nombre de membres à treize ; il peut être saisi par le ministre chargé de l’Outre-mer ou par l’administrateur supérieur sur toutes les questions intéressant le territoire.
Depuis la création de la réserve naturelle nationale des Terres australes françaises en 2006, le Conseil consultatif tient également lieu de comité consultatif de la Réserve, dans une configuration élargie.
Les commissions
Afin d’épauler l’administrateur supérieur dans les domaines où le Conseil consultatif ne possède pas une expertise suffisante, plusieurs commissions spécialisées sont créées pour apporter l’avis de personnalités qualifiées.
La première d’entre elles est la Commission de toponymie, créée dès 1966, seule habilitée à proposer et valider des toponymes, en collaboration, pour la terre Adélie, avec les organismes internationaux, dont le SCAR. Au fil des décennies, ce travail permet de normaliser le nommage de tous les lieux remarquables des TAAF, naturels bien sûr (reliefs, cours d’eau, îles, baies et golfes…) mais aussi humains, comme les bases scientifiques, les anciennes installations industrielles telles que Port-Jeanne-d’Arc, etc.
En 2000 est créée la Commission des sites archéologiques et du patrimoine culturel, renommée en 2011 Commission du patrimoine historique et des sites archéologiques, venant combler un vide qui n’était que partiellement corrigé par l’institution d’un service dédié au patrimoine historique dans les années 1990 (voir ci-dessus). Elle est consultée sur toute question relative à la protection et à la mise en valeur des sites, notamment pour les autorisations de fouilles, et peut diligenter des opérations sur place.
Censées se réunir au moins une fois par an, ces deux commissions fonctionnent cependant de façon irrégulière, avec des pauses qui durent parfois plusieurs années. Elles sont fusionnées en 2015 pour devenir la Commission du patrimoine historique et de la toponymie des TAAF.
Histoire et géographie
La découverte des territoires et îles australes s’inscrit dans le contexte des grandes expéditions navales lancées par les puissances européennes aux XVIIIe et XIXe siècles. Ces expéditions ont un but scientifique, qui est d’améliorer les connaissances dans divers domaines (botanique, zoologie, géographie, astronomie, ethnologie…), mais servent également des visées politiques, diplomatiques et économiques, avec la recherche de nouvelles terres à coloniser ou à exploiter, et de nouvelles populations avec qui commercer. Parmi les objectifs en vue, figure notamment la recherche du « continent austral » dont les savants de l’Antiquité, comme Aristote ou le géographe Ptolémée, affirmaient l’existence.
Si l’espoir de découvrir un continent colonisable fut déçu, les navigateurs français n’hésitent cependant pas à revendiquer les territoires qu’ils abordent, si inhospitaliers soient-il. Aujourd’hui, la possession de telles îles, négligeables en elles-mêmes car peu propices à une installation humaine durable, est cependant un enjeu géostratégique important, surtout depuis la seconde moitié du XXe siècle, du fait de la fixation progressive du droit maritime international. Ainsi, en 1982, la convention des Nations unies sur le droit de la mer octroie à chaque Etat une zone économique exclusive (ZEE) de 200 miles nautiques autour de ses côtes, dans laquelle le pays exerce ses droits souverains, notamment en matière de droits de pêche et de prospection sous-marine.
Crozet
C’est en 1772 que le navigateur français Marc-Joseph Marion du Fresne, en route pour la Tasmanie, découvre au sud du cap de Bonne-Espérance un archipel inconnu ; son second, Julien Crozet, y débarque afin de revendiquer ces terres au nom du roi de France le 24 janvier 1772.
L’archipel, situé à quelques 2380 km au sud de Madagascar, comprend deux groupes d’îles distants d’environ 110 km : le groupe occidental, avec l’île aux Cochons, l’île des Pingouins et l’île des Apôtres ; et le groupe oriental, composé de l’île de l’Est, et de l’île de la Possession, la plus grande (150 km²), où accosta Crozet, et où est implantée la base Alfred-Faure en 1963. La superficie totale de l’archipel est de 352 km².
Kerguelen
Le 12 février 1772, presque en même temps que Marion du Fresne, le lieutenant de vaisseau Yves Joseph de Kerguelen de Trémarec aborde une terre qu’il baptise « France australe » ; il en prend possession au nom du roi de France le 6 janvier 1774, à l’occasion d’un second voyage.
En 1776, le Britannique James Cook, lors de son troisième voyage, aborde à son tour les archipels reconnus quatre ans plus tôt par les marins français et y découvre les bouteilles laissées par les deux expéditions ; reconnaissant l’antériorité de la découverte, il baptise ces deux archipels des noms de Crozet et de Kerguelen, bien que pour cette dernière il eût songé lui-même à « îles de la Désolation ».
La souveraineté française est réaffirmée en 1893 par l’aviso L’Eure envoyé par le gouvernement français. La même année, les frères Bossière, armateurs havrais, se voient concéder pour cinquante ans une concession pour l’exploitation des ressources de l’île, tant maritimes que terrestres. Il faut cependant attendre 1900 pour qu’ils créent la Compagnie des îles Kerguelen, et 1908 pour fonder un premier port baleinier, à Port-Jeanne-d’Arc, au sud, puis un second en 1911 à Port-Couvreux, au nord, en sous-traitant à une société norvégienne, puis anglo-norvégienne, la construction des bâtiments, l’installation des colons, et l’exploitation des ressources marines. Cependant, après quelques années et plusieurs échecs, notamment d’un élevage de moutons, les deux sites périclitent rapidement et sont finalement définitivement abandonnés vers 1930.
L’archipel est situé à environ 3350 km au sud-est de Madagascar, à près de 2000 km au nord de l’Antarctique et à 4800 km à l’ouest-sud-ouest de l’Australie. Il est constitué d’une île principale de forme irrégulière, Grande Terre, et entourée de plus de 300 petites îles beaucoup plus petites, le total atteignant une superficie de 7215 km², soit près des quatre cinquièmes de la taille de la Corse (8722 km²). Le Mont Ross, au sud, est le point culminant avec 1850 mètres de hauteur ; l’ouest de Grande Terre est également très montagneux, dominé par le glacier Cook. Au nord-est, la péninsule Courbet, moins élevée, accueille la base de Port-aux-Français.
Saint-Paul et Amsterdam
Se situant à une latitude moins élevée que les Kerguelen, sur la route empruntée par les navires européens se rendant aux îles de la Sonde via le cap de Bonne-Espérance, les îles Saint-Paul et Amsterdam sont découvertes beaucoup plus tôt, dès le XVIe siècle. Amsterdam est aperçue dès le voyage de Magellan en 1522, puis visitée par plusieurs navigateurs néerlandais, notamment Van Diemen qui la baptise en 1633 du nom de son navire. L’île Saint-Paul est découverte en 1559 par le navire portugais São Paulo qui lui donne son nom.
L’amiral d’Entrecastaux passe à proximité en 1792, mais c’est seulement en juillet 1843 que la France prend une première fois possession des deux îles, sous l’impulsion d’un capitaine marchand et aventurier d’origine polonaise, Adam Mieroslawski ; l’initiative du gouverneur de la Réunion est cependant désavouée par le gouvernement français, par crainte d’indisposer les Britanniques. Une seconde tentative connaît le même sort en 1849, le gouvernement, quoiqu’ayant changé de régime, estimant qu’aucun élément nouveau ne justifiait une décision différente de celle prise quelques années plus tôt. Cependant, les revendications anglaises sur les îles, formulées notamment en 1853, n’en sont pas moins écartées, les arguments juridiques ne paraissant pas suffisants au ministère de la Marine ni à celui des Affaires étrangères.
C’est finalement le gouvernement de la Troisième République qui, dans l’optique de s’assurer d’un réseau d’escales sur les différentes mers du globe pour les navires français, envoie en 1892 l’aviso La Bourdonnais prendre officiellement possession des îles Saint-Paul et Amsterdam, ce qui sera effectué les 24 et 27 octobre 1892.
Les armateurs Bossière, déjà présents aux Kerguelen, s’intéressent également à ces îles qu’ils se voient octroyer en concession en 1908, leur société devenant à cette occasion la Compagnie générale des îles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam. Mais, comme aux Kerguelen, l’exploitation effective se fait attendre ; c’est seulement en 1928 qu’ils fondent une seconde compagnie plus ou moins imbriquée dans la première, La Langouste française, qui débarque en 1929 une trentaine de personnes sur l’île Saint-Paul. Sept, dont une femme enceinte, restent sur place pour l’hivernage en mars 1930, mais sont délaissés par la compagnie et ne sont relevés qu’en décembre 1930, alors que quatre d’entre eux ont déjà péri. Cette tragédie dite des « oubliés de Saint-Paul » est doublée l’année suivante d’une épidémie de béri-béri parmi les employés malgaches de la conserverie, dont quarante-quatre mourront. La société de la Langouste française est mise en liquidation en 1932.
Sises à 1450 km au nord des Kerguelen, Amsterdam et Saint-Paul se situent à peu près à mi-chemin entre Le Cap, en Afrique du Sud (5200 km) et la ville de Perth sur la côte occidentale de l’Australie (3500 km).
Amsterdam, la plus grande de ces deux îles volcaniques, possède une superficie de 58 km² et accueille la base Martin-de-Viviès.
Saint-Paul, à près de 100 km au sud, ne mesure que 8 km² ; son cratère central est envahi par la mer, relié à l’océan par une passe peu profonde.
Terre Adélie
Le continent austral, ou Terra Australis, reste quant à lui insaisissable jusqu’au début du XIXe siècle, la première mention attestée du continent remontant à l’année 1820 par le capitaine russe Fabian Gottlieb von Bellingshausen.
Lors de son expédition vers l’Antarctique (1837-1840), le capitaine de vaisseau Jules Dumont d'Urville, à bord des navires L’Astrolabe et La Zélée, explore près de 150 miles de côte du continent et y plante le drapeau français le 20 janvier 1840, baptisant cette terre du nom de son épouse, Adélie. La base Dumont-d’Urville, installée sur l’île des Pétrels dans l’archipel de Pointe Géologie, est fondée en 1955 et nommée en hommage au découvreur. Installée en 1997 à l’intérieur des terres, la base Concordia est une station de recherche permanente depuis 2005, cogérée par la France et l’Italie.
Un projet de piste aérienne, baptisé la piste du Lion, permettant de relier directement Dumont-d’Urville aux continents habités, est lancé au début des années 1980 ; les travaux débutent en 1983, malgré de nombreuses oppositions, essentiellement pour des raisons écologiques comme la perturbation des lieux de vie des colonies d’oiseaux, tandis que les tenants du projet, dont la commission nommée sur la question, estiment que les désagréments seront mineurs. Endommagée par une violente tempête en janvier 1994, la piste est finalement abandonnée sans avoir servi.
En vertu du traité sur l’Antarctique signé en 1959 par douze Etats dont la France, et ratifié en 2019 par 53 pays en tout, l’Antarctique est considéré comme un territoire neutre où sont interdites toutes activités à caractère militaire. Par ailleurs, de nombreux pays considèrent le continent comme terra nullius, n’appartenant à aucun Etat, et de ce fait considèrent toutes revendications sur ce territoire comme nulles et non avenues. La France ratifie le traité sur l’Antarctique le 30 novembre 1961 ; le protocole au Traité sur l’Antarctique relatif à la protection de l’environnement, signé à Madrid le 4 octobre 1991, est intégré au droit français par la loi du 15 avril 2003 et par le décret du 28 avril 2005.
La terre Adélie forme un triangle de 432 000 km² délimité par les 136° et 142° méridiens de longitude est, partant du pôle sud géographique et s’élargissant jusqu’à la côte du continent, où se situe l’île des Pétrels accueillant la base Dumont-d’Urville, à 2700 km au sud de la Tasmanie. La base antarctique Concordia est implantée sur le dôme C, un dôme de glace culminant à plus de 3000 mètres à proximité de terre Adélie, sur le plateau Antarctique, à 1670 km du pôle sud géographique et à 1100 km de Dumont-d’Urville.
Îles Eparses
Le district des îles Eparses, le plus récemment rattaché aux TAAF, est constitué de cinq îles ou archipels situés dans le canal du Mozambique, entre Madagascar et le continent africain, à l’exception de Tromelin situé au large de Madagascar.
Se situant beaucoup plus près des côtes, elles sont mentionnées dès les premiers voyages des Européens, essentiellement portugais, dans l’océan Indien, bien qu’elles ne suscitent guère d’intérêt du fait de leur petite taille.
Du nord au sud, on trouve d’abord l’archipel des Glorieuses, situé entre Mayotte, les Seychelles et Madagascar, et constitué de la Grande Glorieuse (environ 2 km de diamètre) et de l’île du Lys (600 mètres de longueur), faisant un total d’un peu moins de 7 km². Connus dès le VIe siècle par les navigateurs arabes, ces îlots sont repérés en 1751 par M. Du Guilly, commandant le vaisseau Le Glorieux de la Compagnie des Indes orientales, qui en relève la position. Il faut cependant attendre 1885 pour que l’archipel soit exploité, avec l’implantation d’une cocoteraie par un commerçant réunionnais, Hippolyte Caltaux. La réussite de son exploitation décide la France à revendiquer officiellement l’archipel, ce qui est fait le 23 août 1892 avec le passage du Primauguet, commandé par le capitaine de vaisseau Richard.
À 430 km à l’est de Madagascar et à 560 km au nord de La Réunion, Tromelin est un îlot ovoïde de moins d’1 km². Battu par des vents violents, ses abords dangereux causent de nombreux naufrages, notamment celui d’un navire négrier en 1761. La soixantaine d’esclaves laissés sur place, livrés à eux-mêmes et à la violence des quelques négriers laissés à leur garde, vont devoir attendre 15 ans avant qu’enfin, en 1776, le chevalier de Tromelin ne récupère les survivants, au nombre de huit. Le drapeau français est planté à cette occasion. Une station météorologique est installée en 1954, en même temps qu’une piste d’atterrissage.
Dans le canal du Mozambique, le navigateur galicien au service du Portugal, Juan de Nova, découvre en 1501 une île en forme d’enclume de 5 km², qui portera son nom. Rattachée à la France en 1897 en même temps que l’atoll de Bassas da India et l’île d’Europa, une piste d’atterrissage y est construite dans les années 1930. Après la fin de la Seconde guerre mondiale, une concession pour l’exploitation du guano est accordée, mais l’entreprise, connaissant des difficultés économiques et internes, est dissoute en 1968.
Bassas da India est un atoll de 12 km de diamètre et de moins de 0,2 km² de surface de terres, presque entièrement recouvert par les eaux à marée haute. Cette géographie particulière, cause de plusieurs naufrages dus aux hauts-fonds, lui a valu son nom, donné par les marins portugais au début du XVIe siècle.
À quelques kilomètres de là, Europa est la plus grande des îles Eparses avec 30 km². Découverte à la même époque mais nommée seulement au XVIIIe siècle, cette île abrite encore quelques colons français vers 1900, mais la plantation fut abandonnée peu de temps après.
Bien que certaines îles, comme on l’a vu, aient accueilli des exploitations de coprah ou de guano sous la forme de concessions privées, aucune à l’heure actuelle n’est habitée par une population permanente, à l’instar des autres districts des TAAF ; cependant, elles n’accueillent pas non plus de base scientifique. La présence française y est assurée par des gendarmes et un détachement de militaires, qui s’occupent notamment de l’entretien des stations météorologiques installées dans les années 1950, ainsi que des quelques autres infrastructures comme les phares.
Ces îles font ou ont fait l’objet de revendications de la part d’Etat riverains. Ayant été rattachées administrativement à Mayotte en 1897, les Glorieuses sont réclamées par la République des Comores. Tromelin est l’objet d’un différend avec la République de Maurice, qui soutient que l’îlot fait partie des dépendances de l’île de France (actuelle Maurice) cédées aux Anglais par le traité de Paris en 1814, et dont a hérité Maurice à son indépendance. Enfin, la République malgache considère que ces îles lui reviennent de droit, tant par leur histoire que par leur situation géographique : les îles Europa, Bassas da India, Juan de Nova et Glorieuses ont en effet été rattachées administrativement à Madagascar au début du XXe siècle, puis détachées peu avant l’indépendance de l’île en 1960.
Climat, faune et flore
En fonction du climat, on peut distinguer trois grands groupes au sein des districts des TAAF : les îles australes, pluvieuses et venteuses ; la terre Adélie, polaire ; et les îles Eparses, tropicales.
Crozet et Kerguelen sont généralement classées en climat subantarctique, caractérisé par des vents quasi-continuels, souvent violents, des précipitations très abondantes et des températures fraîches, bien que descendant rarement en dessous de 0°C du fait de leur caractère océanique.
Saint-Paul et Amsterdam, dont la latitude est moins élevée, possèdent un climat plus doux, de type océanique tempéré. Les températures y sont relativement constantes, entre 10 et 20°C, les pluies plus abondantes en hiver. Se situant au niveau des quarantièmes rugissants, les vents d’ouest y sont constants bien que là encore plus violents en hiver.
Ces îles possèdent quelques espèces endémiques telles que le chou de Kerguelen et l’albatros d’Amsterdam ; leurs réserves naturelles sont le refuge de nombreux oiseaux comme les manchots royaux à Crozet, qui abrite la plus grande colonie au monde, et d’autres espèces marines protégées dont certaines espèces de dauphins ou d’otaries. D’autres sont exploitées, selon une règlementation stricte, pour la consommation, comme la légine ou, à Amsterdam, la langouste.
À la terre Adélie règne un climat polaire, très sec, très froid et très venteux, avec des blizzards chargés de glace. Si Dumont d’Urville, au niveau de la mer, connaît des températures légèrement positives durant l’été austral, la base Concordia, elle, enregistre les températures parmi les plus froides du globe, avec des records à près de 80°C en dessous de zéro et une moyenne annuelle d’environ 50°C en dessous de zéro.
À ces températures, il n’existe aucune vie en dehors de la station. Quant à Dumont-d’Urville, la flore y est quasiment inexistante, en dehors des organismes microscopiques, et la faune est composée uniquement d’espèces marines : oiseaux tels que les manchots Empereur et Adélie ou le skua antarctique, mammifères dont plusieurs espèces de phoques ou d’orques, et bien sûr des poissons, qui forment la nourriture des autres espèces.
Contrairement aux autres districts, les îles Eparses se situent sous des latitudes tropicales et ont donc des températures élevées toute l’année, ainsi que de fortes précipitations durant la saison humide, se trouvant notamment sur la route des cyclones venant de l’océan Indien. Cependant, leurs saisons sèches intenses les font généralement classer dans les climat semi-arides.
Comme les autres district, l’isolement et la présence rare de l’homme font des îles Eparses un lieu remarquablement bien conservé de biodiversité, avec plusieurs espèces endémiques d’oiseaux. Les récifs coralliens, les plages où viennent pondre les tortues marines, la présence de cétacés ont amené le Territoire des TAAF à renforcer encore la protection sur ces espaces, avec notamment la création du Parc naturel marin des Glorieuses en 2012.
En ce qui concerne la flore, elle varie considérablement d’une île à l’autre. Europa, la plus grande des îles, est majoritairement recouverte de mangrove de palétuviers, à l’exception des sols plus rocailleux accueillant des euphorbes. Sur Juan de Nova et Grande Glorieuse poussent des cocotiers dont la culture a été encouragée par l’homme pour leur exploitation. Bassas da India, étant recouverte à marée haute, ne comporte bien entendu qu’une flore marine. Enfin, Tromelin, avec ses vents violents, ne voit guère subsister sur son sol que des espèces d’arbustes, comme le veloutier.
La vie aux TAAF
Les quatre districts des Kerguelen, de Crozet, de Saint-Paul et Amsterdam et de la terre Adélie ont en commun leur isolement extrême. Situés à des milliers de kilomètres des plus proches terres habitées, dans des parages aux conditions météorologiques difficiles, leur desserte se fait exclusivement par voie maritime. Propriété du Territoire dont il est l’un des emblèmes, le navire polyvalent Marion Dufresne, deuxième du nom, à la fois cargo, pétrolier et porte-hélicoptère, effectue le ravitaillement des îles depuis la Réunion ; c’est également un navire scientifique équipé de laboratoires et d’outils de mesure sophistiqués pour l’hydrologie et l’océanologie. Pour la terre Adélie, c’est le navire brise-glace L’Astrolabe, affrété par les TAAF, qui permet d’acheminer, depuis Hobart en Tasmanie, les vivres et le matériel nécessaires.
Les chercheurs et autres personnels logistiques (maçons, médecins, cuisiniers, électriciens…) sont débarqués et rembarqués lors des rotations des navires. Certains restent seulement pour quelques mois, le temps d’une campagne d’été, d’autres pour un an et plus, passant l’hiver austral sur place, d’où le qualificatif « d’hivernants ».
Les domaines étudiés par les chercheurs sont très divers : botanique, zoologie, océanologie, climatologie, astronomie, hydrologie, expériences physiques diverses dans l’atmosphère, ou encore, en Antarctique, glaciologie. La vie en vase clos au sein de ces communautés isolées est elle-même l’objet d’études en médecine, en psychologie et en sciences humaines. Enfin, outre la protection de la faune et de la flore dans le cadre de la gestion des réserves naturelles, le patrimoine humain est également l’objet de soins particuliers, notamment en ce qui concerne les vestiges archéologiques du passage et de l’installation des pêcheurs et chasseurs de phoques et de baleines aux XIXe et XXe siècles.
Chacune des bases accueille plusieurs dizaines de personnes, jusqu’à plus d’une centaine à Port-aux-Français dans les Kerguelen. La station Concordia, en raison du climat extrême, n’accueille en hiver qu’une quinzaine de personnes, contre une soixantaine en été.
Les îles Eparses, plus proches des terres habitées, sont également plus petites que les autres îles et n’accueillent ainsi aucune base scientifique permanente. Depuis la fin des dernières concessions privées dans les années 1960, les seuls habitants civils sont les personnels des stations météorologiques. Des détachements de l’Armée française appartenant aux Forces armées de la zone sud de l’Océan Indien (FAZSOI) sont installés aux Glorieuses, à Juan de Nova et sur l’île Europa, chacun épaulé par un gendarme. Ils assurent le maintien de la souveraineté française sur l’île et les eaux territoriales.
À Tromelin, c’est le chef de la station météo qui est chargé de remplir cette tâche.
La relève se fait tous les 45 jours par voie aérienne. La logistique est assurée par l’Armée française, avec ses moyens navals et aériens.
Les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) sont un territoire d’outre-mer (TOM) créé en 1955, regroupant des îles et terres isolées situées dans l’hémisphère Sud, et dont la prise de possession par la France s’est étalée entre le XVIIIe siècle et le XIXe siècle. En 2019, le Territoire comprend :
dans le sud de l’Océan Indien : l’archipel des Kerguelen, l’archipel de Crozet, les îles Saint-Paul et Amsterdam ;
dans le canal du Mozambique et au large de Madagascar : l’archipel des Glorieuses, l’île Juan de Nova, l’île Europa, l’île Bassas da India et l’île Tromelin, regroupés sous le nom d’îles Eparses ;
sur le continent Antarctique : la terre Adélie.
Les possessions australes et antarctiques françaises sont pour la première fois organisées administrativement en 1924, avec la signature d'un décret par le ministre des Colonies Edouard Daladier, rattachant Crozet, les Kerguelen et Saint-Paul et Amsterdam au gouvernement général de Madagascar. La Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle plusieurs navires allemands font escale dans les îles australes, fait apparaître l’intérêt stratégique et météorologique des rares terres émergées du sud de l’Océan Indien. Un projet de loi du 4 novembre 1949 prévoit d’accorder un crédit pour une première mission de prospection administrative et scientifique, afin notamment d'évaluer la possibilité d'installer un poste de radio-météorologique ainsi qu'un terrain d'aviation ; des études géologiques générales et une analyse du potentiel économique de la chasse aux éléphants de mer ou de la pêche sont alors réalisées.
Entre 1949 et 1950 sont fondées les premières bases scientifiques à Amsterdam (loi du 1er mars 1950), Kerguelen et en terre Adélie. L’implantation de ces stations rend envisageable la mise en place d’escales pour les liaisons aériennes, le développement de recherches et observations scientifiques, l’aide à la navigation et affirme la souveraineté française. En ce sens, l'arrêté du 20 décembre 1949 pris par le Haut-Commissaire à Madagascar érige en districts les îles de Saint-Paul, d'Amsterdam, les archipels des Kerguelen et de Crozet et celui de la terre Adélie. Suite à ces développements, une section des Terres australes et antarctiques françaises (STAAF) est créée à Paris le 27 novembre 1950, placée sous la direction du cabinet du ministère de la France d’Outre-mer. Dès le 1er décembre, elle assure la représentation et la logistique administrative en métropole.
La course aux bases antarctiques et subantarctiques, dont la préparation de l’année géophysique internationale est l’occasion dès 1954, conforte le gouvernement et le Parlement dans l’idée de mettre en place une organisation administrative effective qui ne puisse laisser de doutes sur la nature des droits de la France, ni sur ses intentions. La loi n°55-1052 du 6 août 1955, abroge le décret de 1924 et crée les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), collectivité territoriale ultramarine dotée de la personnalité morale et de l’autonomie administrative et financière.
En 1957, une vingtaine de nations s’engagent dans une campagne internationale en Antarctique : l'année géophysique internationale (AGI). Suite à cette collaboration, douze de ces pays élaborent le 1er décembre 1959 un traité à Washington afin d’engager une coopération scientifique internationale ; il définit notamment des éléments relatifs à la protection de la faune et de la flore, interdit l'installation de bases militaires et les expérimentation nucléaires. La France ratifie le traité sur l’Antarctique en 1960, engageant une collaboration scientifique sur trente ans avec les nations riveraines du continent austral, les nations européennes ainsi que le Japon, les États-Unis et l’Union Soviétique. Le 27 octobre 1959, elle avait déjà signé une convention avec les Expéditions polaires françaises (EPF) représentées par Paul-Émile Victor, relative aux projets scientifiques sur la terre Adélie et aux questions de personnel et de budget. Ces conventions renforcent ainsi l’orientation scientifique de la présence française au pôle Sud et le développement de nouvelles bases, tel qu’à l’archipel des Crozet en 1963.
La compétence en matière de recherche scientifique des TAAF est revue en 1992 : la mission Recherche des TAAF est fusionnée avec les Expéditions polaires françaises, créant ainsi le groupement d'intérêt public « Institut français pour la recherche et la technologie polaires » (IFRTP) chargé d’assurer la conduite des projets scientifiques. En 2002, l’IFRTP devient l’Institut polaire français Paul Émile Victor (IPEV).
Les services centraux des TAAF collaborent également avec un ensemble d’organismes extérieurs comme le comité de l’environnement polaire, créé par le décret du 29 mars 1993. Ce comité, dépendant du ministère de l’environnement, est chargé de vérifier la compatibilité des activités humaines relevant des autorités françaises dans les zones polaires et subantarctiques avec la préservation de l’environnement.
En 1996 est acté le déménagement du siège des TAAF à La Réunion. La commune de Saint-Pierre est choisie en 1997, et le transfert des services effectué en 2000.
En 2007, les îles Éparses, situées dans l'Océan Indien, sont intégrées aux TAAF dont elles forment désormais le cinquième district.
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